La Musique classique de l’Azerbaïdjan
Plan de la conférence de Guy
Verdier
le 27 juin Forum FNAC 17 h
45
Le Caucase et sa complexité ethno culturelle La culture musicale des azéris Le Mugham, forme aujourd’hui « fossile » est une des sources de la musique Bibliographie |
I - Le Caucase et sa complexité ethno culturelle |
|
1.
la
situation géographique entre Mer noire et Caspienne 2.
les
rivalités ethniques 3.
deux
influences religieuses et culturelles majeures : 4.
L’Islam
Chiites Turc a l’Ouest 5.
le
Christianisme arménien et la culture slave à l’Est 6.
en
1991, à la chute de l’URSS on assiste au réveil des nationalismes exacerbés, la
guerre entre arméniens et azéris, les pogroms de Soumgaït sur la minorité
arménienne… 7.
le
problème du Haut Karabagh peuplé d’Arméniens et du Nakhitchevan peuplé
d’Azéris. Une guerre qui coûte 30.000 morts azéris et 27000 morts arméniens
cessez le feu en 1994.Attentat en Arménie au Parlement en 1999.Création du
couloir de Latchine réunissant le haut Karabagh a l’Arménie. |
II - La culture musicale des azéris |
1.
Quelques
mots sur l’Azerbaïdjan : Superficie 86600 km 2, capitale : BAKOU 2
millions d’habs ; Population : 9 millions d’hbs ; revenu par
habitant : 500 dollars par an (France 25000) .Un pays qui a la taille de
l’Irlande. Un pays montagneux : Le grand Caucase au Nord-Est 4480 m le
Petit Caucase au Sud-ouest 2300 m, une plaine entre les deux ou coulent deux
grands fleuves historiques l’Araxe et la Koura.Climat méditerranéen sec mais
hivers très rigoureux dans les vallées.
2.
Depuis
le IX° siècle des musiciens persans et arabes ont influencés les populations
des vallées montagneuses du Caucase ou vivaient des Khans (des seigneurs) au
cours brillantes. Ils entretenaient des bardes, des poètes musiciens-chanteurs.
Il y avait même des concours de virtuosité vocale et instrumentale qui se
déroulaient dans les salles des châteaux sur de moelleux tapis…
3.
cette
richesse de la tradition musicale provient du culte de la musique en milieu
d’Islam chiite (les cinq doigts de l’islam : musique, littérature,
philosophie, mathématiques, astronomie).Par contre on notera l’ absence de la
peinture et de l’architecture que l’on retrouve chez les arméniens chrétiens.
III - Le Mugham, forme aujourd’hui « fossile » est une des sources de la musique |
1.
il
s’agit d’une série de morceaux descriptifs et poétiques, de ballades
épico-narratives qui exaltent l’amour, la guerre et la vie des héros ayant vécu
dans ces vallées soucieuses de leur indépendance. Cette forme date du IX°
siècle. L’islam chiite a encouragé cette expression musicale. La forme a peu
évoluée depuis ses origines. Elle est passée de musique de cour à musique
urbaine dans la bourgeoisie.
2.
le
Mugham est la première ébauche d’une forme musicale qui va par la suite avoir
un grand succès et être repris par
plusieurs autres traditions musicales : cette forme est la Suite.
(une succession de morceaux décrivant une atmosphère poétique ou un déroulement
narratif)
3.
par
l’influence de la musique arabo andalouse cette forme donnera la « suite
occidentale » (Bach et Haendel via les Croisades, le Languedoc et
l’Italie servant de pont entre l’orient
et l’occident.
4.
son
influence en tant que musique fossile se déroulera selon la chronologie
évolutive suivante : IX° siècle
apogée du Mugham persan et
azeri, X° siècle apogée de la nouba arabo andalouse, XI° siècle apogée du sirventès languedocien, XII° XIV°
siècle triomphe du madrigal italien, puis « la suite de
danse et de chant » jusqu'à Bach, Mozart, Bartok et Boulez…
5.
Le
Mugham Shour (audition) provient d’un enregistrement qui a été effectué à la radio de Cologne. Le Khanandé ou chanteur
soliste est accompagné d’un ensemble instrumental, le Sazandé.
6.
Les
instruments sont le Tar (luth en bois de murier tendu de peau de cœur de
vache avec 3 cordes doubles, la vielle ou Kémanché fabriquée en noyer et composée de 4 cordes , enfin le
Daf ou tambourin à main. Les musiciens sont de nos jours issus des milieux
urbains de Bakou. Ils furent persécutés par le régime soviétique qui voyait en eux des expressions de l’esprit
« petit bourgeois élitiste ».
7.
La
compsition se développe selon trois plans successifs qui s’enchaînent :le bardasht
(une improvision libre du joueur de tar au cours de laquelle intervient le
chanteur) c’est le prélude, puis vient le reng, une longue mélodie
instrumentale suivi du tasnif (ballade épico narrative très virtuose
avec variations multiples faisant alterner tension et détente).
8.
Alim Quasimov est né en 1957 prés de Bakou ; c’est le plus grand virtuose
vivant du Mugham.On pourrait lui donner le surnom de « Pavarotti du
Caucase ».Il a été l’élève des grands maîtres Zulfu Adiguezelov, Hadj Baba
Husejinov, Khan Abdulayev et surtout Seyit Sghushinsky le martyre de la musique
de l’Azebaïdjan persécuté par Moscou. Quasimov a gagné le célèbre concours de
musique vocale du Caucase Djabar Quardjadoglu en 1988.
9.
Il
est souvent accompagné en concert d’une
de ses filles Ferghena, devenue a son tour une virtuose du Mugham et des
Ghazals persans de Fuzuli, Nizani et Baba Yusevnov.
10.
Il
donnera un concert exceptionnel à Châteauvallon le 19 juillet à 22 h. Une
occasion unique pour découvrir une des sources originelles de la musique
occidentale.
IV - Bibliographie |
·
un
bon atlas
·
la
revue de géopolitique Hérodote « les marches de la Russie »
·
Ahmad
Tabrizli Histoire du Haut Karabagh à la lumiére des documents historiques
(position azerbaïdjanaise)
·
Patrick
Donabédian « le Karabagh une terre arménienne » (position arménienne)
·
Ter
Minassian « la République d’Arménie » histoire objective de la région
·
Guy
Verdier « Histoire des musiques du monde » non publié
·
Jacques
Chailley « L’évolution de la musique » revue française de Musicologie
1970
·
Guide
illustré de la Musique par Ulrich Michels ed
Fayard.
Guy
Verdier