1984 de George Orwell à Draguignan
La fiction annonce la réalité
Bonne pioche pour théâtre en Dracénie avec cette programmation d’une adaptation du célèbre roman de George Orwell. Projections en 3D, mapping et composition sonore servent le propos visionnaire de l’œuvre, mieux, ils amplifient sa portée en ouvrant un champ imaginaire toujours plus vaste. Le tout au service d’une dramaturgie efficace : le spectacle se construit comme un thriller tissé de rebondissements vertigineux, où les frontières entre réalité et fiction se diluent. Ce soir Vendredi 8 avril Théâtre de l’Esplanade Draguignan 20h 30
Un roman visionnaire
Monter 1984 était une nécessité artistique pour le Collectif 8, amoureux de la langue, du théâtre et de la littérature. Écrit en 1949, ce roman d’anticipation s’attaque aux effets dévastateurs de la propagande et de l’instrumentalisation du langage. Il décrit une Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950 et où s’est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois de certains éléments du stalinisme et du nazisme. La liberté d’expression n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées et d’immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » (Big Brother is watching you).
Une figure métaphorique
1984 est communément considéré comme une référence du roman d’anticipation, de la dystopie, voire de la science-fiction en général. 1984 a également servi d’inspiration ou de base à de très nombreuses œuvres tel que V pour Vendetta. La principale figure du roman, Big Brother, est devenue une figure métaphorique du régime policier et totalitaire, de la société de la surveillance, ainsi que de la réduction des libertés.
Un miroir de notre civilisation
Gaëlle Boghossian adapte et met en scène cette œuvre magistrale, terriblement contemporaine à l’heure de la surveillance vidéo et de la délation, avec une maîtrise parfaite des outils numériques innovants.
Grâce à l’ingéniosité d’une scénographie variable, on s’identifie aux personnages, devenant tour à tour Winston Smith, le protagoniste du roman, sa collègue Julia et le cadre du Parti intérieur O’Brien, tous prisonniers d’une cellule.
Manipulations, tortures, trahisons sont le lot de ce trio pris au piège de la haine, interprété par des comédiens qui évoluent dans un monde pas aussi virtuel que ça…
Ce soir Vendredi 8 avril 20h30 Théâtre de l’Esplanade Draguignan
Tel :04 94 50 59 59
Jean François Principiano