San Antonio tel qu’en lui même
Reprise d’une adaptation d’un des meilleurs Frédéric Dard au festival des Tragos San Antonio chez les gones !
Bruno Fontaine interprète les multiples personnages de ce livre au Festival de Cavalaire dimanche 7 et lundi 8 août à 21h 30 Mise en scène Élisabeth Diamantidis par le Théâtre Comédie Odéon de Lyon.
Notre cher commissaire San Antonio et son valeureux compagnon, Bérurier, enquêtent sur une affaire visant à retrouver des enfants disparus à Grangognant au Mont d’Or. Des rencontres surprenantes avec une chanteuse à la retraite, un patron de bar de nuit, une institutrice candide, quelques putes au grand cœur et bien d’autres, ainsi qu’une nouvelle vocation pour « Sa Majesté Béru » : instituteur ! Nul doute que sa « pédégabegie » fasse un malheur ! On retrouvera le comédien Bruno Fontaine dans une performance théâtrale de belle facture, l’artiste lyonnais interprétant à lui seul les 30 personnages de cette épopée ubuesque…
Postérité de Frederic Dard 1921-2000
Si vous avez des enfants et si vous êtes tatillons sur leur éducation, je ne vous conseille pas de les envoyer à l’école de « Grangognant-au-Mont-d’Or ». Et cela pour deux raisons. La première est que ce paisible village de la région lyonnaise est actuellement le siège d’un drame qui bouleverse toute la France : les « gones » y disparaissent les uns après les autres et l’on assassine les maîtres d’école. La deuxième raison est que le nouvel instituteur a pour nom Bérurier ! Une des créations littéraires les mieux réussies de Frederic Dard.
Parallèlement aux San-Antonio (l’un des plus gros succès de l’édition française d’après-guerre), Frédéric Dard a produit sous son nom ou sous de nombreux pseudonymes des romans noirs, des ouvrages de suspense psychologique, des « grands romans », des nouvelles, ainsi qu’une multitude d’articles. Débordant d’activité, il fut également auteur dramatique, scénariste et dialoguiste de films.
Tombée presque dans l’oubli son œuvre n’intéresse plus de nos jours que les collectionneurs ou les chercheurs en linguistique. Disciple de Rabelais et Céline, Dard a toujours considéré que la langue française devait être « un peu torturée pour donner ses meilleurs jus ».
Sa vie, malgré le succès, n’a pas toujours été heureuse. Il tenta de suicider dans les années soixante et l’enlèvement de sa fille en 1983 le laissera traumatisé. Mais peut être plus grave encore, c’est sans doute sa disparition en tant qu’auteur derrière le personnage du commissaire San Antonio – qu’il avait un peu créé par hasard et a qui il consacra plus de 200 titres ! – qui le perturba profondément. Il avait l’étoffe d’un grand écrivain novateur. Ces deux soirées qui lui sont consacrées en témoigneront sans doute.
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