Henri de Toulouse – Lautrec à l’opéra
Danser la peinture !
Toulouse-Lautrec 1864-1901 renaîtra à l’opéra de Toulon dans ce ballet impressionniste en tournée. La nouvelle création de Kader Belarbi ! Le chorégraphe et directeur du Ballet de l’Opéra national du Capitole de Toulouse s’empare de l’atmosphère festive et remuante des œuvres du peintre pour créer une fresque endiablée le 26 novembre.
Un destin cruel
Contrairement à une certaine image véhiculée ce peintre, un des plus grands, avait tout de l’élégance du cœur et de la gentillesse d’un grand monsieur. Débordant de vitalité, éblouissant de verve et d’intelligence, épicurien et libertin enragé mais jamais sans le moindre écart de goût, il sut taire sa souffrance avec une dignité et un courage qui forcent l’admiration. Tout en lui dit le grand seigneur, irréprochable de noblesse et d’élégance morales, incapable d’une petitesse, insensible à tout préjugé.
L’artiste était de la même étoffe. Il laisse une œuvre magnifique de coloriste et de peintre de genre, ouvrant les portes d’une modernité assumée. À travers son existence, toute une époque revit, tout un milieu retrouve ses fastes et ses drames quotidiens. Sa mort surprend le monde des arts en 1901 et préfigure sa légende d’artiste maudit réfugié dans l’exclusivité de la peinture.
Une musique évocatrice
Sur scène, au son de la musique enregistrée de Bruno Coulais, les danseurs du Ballet de l’Opéra national du Capitole de Toulouse évoqueront avec bonheur les œuvres et les personnages de cet artiste sulfureux atteint d’une infirmité qui le confina dans une marginalité sociale et psychologique avant de le condamner a une disparition précoce à 36 ans.
Les amis du peintre, clients, figures féminines, prostituées, modèles et muses apparaîtront en une vingtaine de tableaux colorés. La Goulue, le Moulin rouge, le can-can, le petit peuple de Montmartre … Tout est sublimé par la chorégraphie. La critique nationale a souligné la qualité du travail de Kader Belarbi entre tradition et modernisme mesuré.
Portrait d’une époque
Les décors graphiques de Sylvie Olivé et les costumes d’Olivier Bériot ont été remarqués pour cette plongée pittoresque dans une œuvre effervescente et virevoltante qui pourra séduire les jeunes et moins jeunes et surtout les nombreux admirateurs de la danse de caractère de l’aire toulonnaise.
Ce grand ballet narratif sensible qui dessine ses fastes par touches successives, avec les solistes et le corps de ballet du Capitole de Toulouse, est en somme un portrait flamboyant du Paris de la Belle Époque. À voir le samedi 26 novembre 20h à l’Opéra de Toulon. Infos et réservations dès le 2 novembre 04 94 92 70 78