Hyères : La découverte du monde
La découverte du monde
L’épopée des grands explorateurs
Ombre et lumière
L’UTD de Hyères en partenariat avec l’association Operavenir propose le lundi 10 janvier 14h 30 au Park Hotel de Hyères une conférence projection de Jean François Principiano intitulée « Rien que la Terre, Magellan et le premier tour du monde : Brève Histoire de la découverte du monde. 1522-2022 : 500-ème anniversaire du premier tour du monde accompli par le vaisseau la Victoria. »
Un mouvement d’irrésistible expansion
Que s’est-il passé dans la tête d’Homo Sapiens pour motiver cet irrépressible désir d’occuper la totalité de la planète depuis les origines ? Volonté, curiosité, esprit d’aventure, nécessité de nomadisme, esprit d’innovation ? Allez toujours vers des recommencements sans jamais se décourager. Ce farouche baroud d’honneur de l’occupation de l’espace est une des marques génétiques de l’espèce. Il s’est manifesté par une succession de bouffées d’enthousiasme et de réflexions intenses du sens de l’histoire des techniques. Allez toujours de l’avant vers l’inconnu et bientôt dans l’espace. Toutes les cultures furent concernées par ce virus de la bougeotte, comme disait Braudel, et pas uniquement les européens, qui, derniers venus sur la pointe de l’Europe, se lancèrent massivement à l’assaut des océans du XIIIème au XVIIIème siècle.
Marco Polo et les routes commerciales
Au XIIIe siècle, Marco Polo ouvre la voie des grandes découvertes : il atteint la Chine et le Japon par le continent. Il en fait un récit qui émerveille les Européens. Ces derniers ne connaissaient alors que l’Europe, une partie de l’Afrique et l’Inde. Il va donner envie à d’autres explorateurs de partir à la découverte de nouvelles terres.
C’est le commerce qui est à l’origine des grandes découvertes. En effet, dans ces pays lointains, on trouve des ressources à acheter que l’on ne trouve pas en Europe. Les Arabes dominent alors le commerce des épices, de la soie, des pierres précieuses. Ils les ramènent de Chine et d’Inde par des routes terrestres, les vendent aux Européens en prélevant de gros bénéfices. Les Européens voudraient donc se passer d’eux. Ils vont pour cela inventer de nouveaux bateaux et de nouvelles techniques pour naviguer.
Nouvelles techniques de navigation
Ils construisent de nouveaux bateaux : les caravelles. Munies d’un gouvernail d’étambot et d’une nouvelle forme de voilure, elles sont plus faciles à manœuvrer. Elles peuvent affronter la haute mer. De nouvelles techniques d’orientation, la boussole, l’astrolabe ainsi que des cartes maritimes permettent de mieux s’orienter.
Les hommes de cette époque pensent que la terre est une sphère : en allant toujours vers l’Est ou vers l’Ouest, on doit revenir à son point de départ. Mais ils ignorent la taille de la Terre ainsi que l’existence de l’Amérique et celle de l’océan Pacifique.
Les grands explorateurs
En 1492, croyant arriver aux Indes, Christophe Colomb découvre les Antilles. Il fait quatre voyages vers le continent américain sans savoir qu’il a découvert un nouveau continent. En 1498, le portugais Vasco de Gama trouve la route maritime des Indes en contournant l’Afrique. En 1500, un autre portugais, Cabral découvre le Brésil et l’explore. De 1510 à 1530, les caravelles portugaises de plusieurs expéditions atteignent les Iles de la Sonde et la Chine.
De 1519 à 1522, Magellan entreprend le tour du monde en contournant le Sud de l’Amérique. Il démontre ainsi que la terre est une sphère. Le détroit à la pointe sud de l’Amérique s’appelle Détroit de Magellan. En 1534, le Français Jacques Cartier cherchant un passage vers le Pacifique découvre Terre Neuve. En 1535-1536, il remonte le fleuve Saint-Laurent et découvre le Canada.
Ces voyages demandent beaucoup de courage. Il faut affronter la mer et les tempêtes, le manque de vent souvent et des conditions de vie très dures. De nombreux marins meurent lors des expéditions.
Les Français participent peu à ces découvertes. Ils s’installent toutefois au Canada ainsi qu’à Terre-Neuve où ils pêchent la morue et la font sécher. Les Portugais créent des comptoirs commerciaux (dépôts de marchandises) sur les côtes qui longent leurs routes maritimes. Ils ramènent ensuite leurs cargaisons d’épices et d’objets précieux au port de Lisbonne.
Les Espagnols colonisent les régions conquises en Amérique du Sud. Ils soumettent les populations locales : les Indiens. Leurs conditions de vie deviennent très difficiles : travail forcé, manque de nourriture et épidémies entraine d’énormes pertes.
Un trafic maritime intense s’organise dans l’Atlantique pour ramener l’or, l’argent et des nouveaux produits agricoles d’Amérique. Les ports espagnols deviennent très riches.
Les Européens découvrent la pomme de terre, le maïs, la courge, la citrouille, la tomate, le cacao et le tabac cultivés par les Indiens d’Amérique bien avant leur arrivée ainsi que le dindon.
La part d’ombre
Ces expéditions affectent aussi les civilisations « conquises » et souvent victimes de l’esprit de prédation coloniale (Braudel) des aventuriers esclavagistes. Les colonisateurs ont rapidement utilisé les Autochtones comme main-d’œuvre gratuite. Les indigènes se trouvaient alors dans une position de soumission. Plusieurs colons acceptaient de protéger des groupes d’Autochtones à la condition que ceux-ci se christianisent et acceptent de travailler gratuitement. Les Autochtones se rendent vite compte que les colons ne travaillent que pour eux : ces derniers sont en fait à la conquête non seulement des territoires, mais aussi des peuples. Dès 1520, un transport organisé d’esclave noirs en provenance de l’Afrique a été mis sur pied. Ces esclaves étaient transportés jusqu’en Amérique pour combler le manque de main-d’œuvre en Amérique. Rapidement, ce transport d’esclaves a été intégré au commerce mondial.
La conférence s’appuyant sur les dernières recherches dans ce domaine se clôturera par un bilan objectif de cette période entre ombre et lumière.
Entrée libre dans les limites des places disponibles et des contraintes sanitaires lundi 10 janvier 14h30 Park Hotel Hyères.
Infos : Alain Dépieds Mairie de Hyères 04 94 00 78 80 et Elya Weismann association Operavenir Culture nouvelle 06 11 81 54 73 eweismann@hotmail.fr