Zéphyr de Mourad Merzouki Le souffle de la liberté
Zéphyr est un spectacle de danse qui a été créé à l’occasion du Vendée Globe 2021. De l’apesanteur au souffle du vent, de la verticale à l’horizontale, ce spectacle dessine une nouvelle poétique de l’espace dans laquelle souffle un doux vent de légèreté. On retrouve ici toute la virtuosité du spectacle Folia, le mariage harmonieux du hip hop, des prouesses acrobatiques et de la danse moderne. Mourad Merzouki réussit la synthèse du classique et du contemporain C’est étrange, transculturel et humaniste. C’est à voir.
Un symbole mythologique grec
Dans l’Iliade d’Homère, Zéphyr ou Zéphyros est un vent doux et humide, une brise tiède qui amenait la fonte des neiges. Homère raconte que ce vent venu de l’ouest avait pour parents Eos et Astréos, les divinités des expéditions maritimes. Il avait un autel à Athènes et l’on voit encore son image sur la frise de la tour des vents. On le représentait sous la figure d’un jeune homme ailé, le front couvert de violettes et de primevères, glissant à demi-nu à travers les airs et tenant à la main une corbeille de fleurs printanières. Il annonçait la paix et le renouveau mais aussi la concorde entre les humains et la nature. Le chorégraphe d’origine algérienne né à Saint Priest dans la banlieue de Lyon s’est emparé de ce thème avec bonheur et inspiration poétique pour en faire une métaphore du courage et du dépassement de soi.
Du côté des migrants
Mourad Merzouki dédie Zéphyr « à celles et ceux qui risquent leur vie en mer en quête de liberté, contre vents et marées ». Une dédicace empreinte de défi, de courage, omniprésente entre les lignes scénographiques et dramaturgiques. Du duo introductif aux jeux de voiles qui concluent la chorégraphie, le vertige des vents et des courants emporte les danseurs vers un horizon infini, au-delà des mers et des frontières comme en apesanteur, entre la suspension et l’envol vers des recommencements meilleurs.
Une musique raffinée et pulsante d’Armand Amar
Dans un corps à corps avec Zéphyr les danseurs expriment leur colère et leur volonté. Matière à danser et à divaguer au gré de la création musicale d’Armand Amar excellent compositeur de nombreuses musiques pour le cinéma et la télévision, dont Le Concert de Radu Mihaileanu pour lequel il obtient le César de la meilleure musique originale, avait touché le public des mélomanes.
Participer à la fusion des corps
Avec dix danseurs sur scène, comme à son habitude, le chorégraphe de la Compagnie Käfig invite au voyage, à l’intemporalité. Plus que jamais vent debout, les corps noués, agglutinés, se lancent dans le flux et le reflux de vagues irréelles. Les tourbillons bourdonnent, et le vent soulève les corps dans un final poétique et prémonitoire. Et si l’humanité choisissait la légèreté, la fraternité, l’accueil et le partage. Mais je m’égare. Le mieux est de venir au spectacle et participer à la fusion.
Quatre soirées prévues dans le Var, le mardi 11 octobre au Théâtre de l’Esplanade à Draguignan 20h 30 et les 13,14 et 15 octobre à Châteauvallon à Ollioules à 20h30