Festival ImpruDanse à Draguignan : L’excellence au cœur du Var
La ville de Draguignan accueille jusqu’au mois d’Avril, un Festival de danse programmé par Maria Claverie Ricard ainsi que plusieurs animations que nous recommandons vivement. Petit récapitulatif pour ne rien manquer.
Du 8 Mars au 30 Juin – Hall du Théâtre de l’Esplanade
Exposition Guy Delahaye dans le Hall du Théâtre de l’Esplanade.
Entrée libre aux heures d’ouverture de la billetterie.
Samedi 25 Mars -Théâtre de l’Esplanade
10h : Goûter Philo – « différence et amitié »
15h : Je Suis Tigre – Auditorium du Pôle Culturel Chabran
Florence Bernad du Groupe Noces
Une fable sensible sur le thème de la migration écrite par Aurélie Namur, chorégraphiée par Florence Bernad et magnifiée par les dessins d’Anaïs Massini. Tout l’art de ce trio féminin est d’aborder des sujets délicats par le prisme du mouvement, de l’acrobatie et de l’imaginaire.
Ils s’appellent Marie et Hichem, elle est d’ici et lui de « là-bas », ils ont du mal à communiquer. Pas la même langue, pas la même culture mais leur inventivité va faire tomber toutes les barrières : ils vont imaginer ensemble une méga fresque pour se comprendre et partager un peu de leur passé. À chaque situation son illustration réalisée en direct sur une grande bâche blanche comme un grand paysage qui prend forme ; à chaque narration sa création sonore et sa chorégraphie. Merveilleuse mise en mouvement et en corps du texte d’Aurélie Namur qui aborde avec doigté des sujets délicats, parfois difficiles pour les plus jeunes, comme la tolérance, l’amitié, le respect. On s’identifie immédiatement à Marie et Hichem qui jouent comme tous les enfants du monde, on partage leurs émotions, leur curiosité mutuelle, leurs doutes aussi.
17h : Restitution Les Vivants de Nacim Battou
20h30 : Dividus de Nacim Battou
Généreuse et fougueuse, la pièce de Nacim Battou réunit une communauté d’humains aux univers et aux esthétiques différents dans une fiction d’anticipation où le spectacle vivant aurait disparu. Seuls ses interprètes sont les derniers témoins d’une danse qui ne sera plus, et les gardiens du souvenir…
Par le truchement de la fiction, Nacim Battou questionne la place et la nécessité de la création en convoquant habilement le vivant. Que restera-t-il après que les lumières du théâtre s’éteignent ? Pour Dividus, le danseur et chorégraphe s’entoure d’un collectif de singularités libres, de compagnons-artistes avec lesquels il n’hésite pas à tronquer les mots pour dire ses émotions sur scène et dans la vie à l’heure d’une paternité nouvelle. Pour porter notre attention sur le futur du monde : Quelle planète ? Quels savoirs, quelle société laisserons-nous ? Quelles sensations ? Autant de questionnements qui traversent cette pièce au titre inspiré des écrits de Keiichiro Hirano, portés par une écriture hip-hop frottée à la danse contemporaine et au cirque. Une gestuelle singulière et universelle à la fois car danser partout et pour tous est son credo ; une danse populaire faite de rencontres et de croisements comme un miroir tendu aux individus fédérés autour de son projet.
Mardi 28 Mars – Théâtre de l’Esplanade
20h30 : Hasard de Pierre Rigal Compagnie Dernière Minute
Son style radical et très visuel, sa danse physique et expressive séduisent tous les publics ! Il n’y a pas de hasard car Pierre Rigal se réinvente toujours, comme dans cette pièce écrite pour 6 danseurs.
Depuis que Pierre Rigal a quitté l’athlétisme de haut niveau pour se consacrer à la danse et créer sa compagnie Dernière minute, il n’a eu de cesse de collaborer avec des danseurs contemporains, hip hop ou classiques, des acrobates, des musiciens et dernièrement des chanteurs lyriques. Cette fois, c’est le magicien illusionniste Antoine Terrieux qui a sa préférence pour construire sa nouvelle pièce Hasards qu’il entrevoit « comme une métaphore gestuelle des coïncidences cruciales de la vie ». Cette vie qui peut être chamboulée à tout moment par un phénomène chaotique, un concours de circonstances improbables… Le chorégraphe toulousain joue avec l’ensemble de ces paradoxes dans une pièce à la chorégraphie physique, et explore une nouvelle fois les différentes facettes de la nature humaine confrontée au hasard « qui peut déclencher des guerres ou bien de fous rires ».
Jeudi 30 Mars -Théâtre de l’Esplanade
20h30 Momo de Ohad Naharin par la Batsheva Dance Company
Avec cette nouvelle pièce, Ohad Naharin souhaite explorer une nouvelle structure. L’œuvre est composée de deux chorégraphies réalisées sur la même scène – l’une, placée dans un espace mental clos qui suit ses propres règles, est seulement conscient de lui-même, tandis que l’autre est conscient de lui-même, du public et de l’autre chorégraphie. La nouvelle pièce est créée en pleine collaboration avec les danseurs de la compagnie.
Il dit :« Au fil des ans, j’ai appris à donner de la place aux danseurs dans le processus de création et profiter de l’imagination, de la passion et des compétences abondantes qu’ils ajoutent au processus et à la pièce. Je saisis l’occasion d’exploiter de nouveaux territoires, d’être surpris de moi-même, des danseurs, et de l’œuvre qui va petit à petit prendre forme avant nous. »
Entre Ohad Naharin et la Batsheva Dance Company, c’est une longue histoire : il fut d’abord interprète du temps de Martha Graham, puis directeur artistique en 1990 et enfin chorégraphe permanent en 2003. Entre-temps il s’est formé à la prestigieuse Julliard School et chez Béjart, au sein de sa troupe Mudra. Ce sera sans doute un des moments forts de ce festival.
Samedi 1er Avril Théâtre de l’Esplanade
19h Näss de Fouad Boussouf CCN (centre chorégraphique du Havre)
C’est un souffle commun, universel, qui soulève le corps des sept danseurs emportés dans un flux et reflux ininterrompu d’émotions et de quête spirituelle autant que d’élans physiques et puissants. C’est par cette jonction entre l’esprit et le corps que le chorégraphe Fouad Boussouf impose sa présence, par l’écriture d’un dialogue entre les danses et les musiques d’Afrique du nord qui ont bercé son enfance, et les cultures urbaines des banlieues françaises Näss, qui signifie « les gens », est un antidote au repli sur soi et une invitation à se lever d’un seul geste pour danser ensemble !
21h Lamenta par la Siamese Cie
Cela fait plus de 20 ans que Koen Augustijnen, de nationalité belge, et Rosalba Guerrero Torres, d’origine franco-espagnole, font partie du paysage international de la danse. Leur histoire commune est scellée jusque dans le nom de leur compagnie, Siamese, qui signifie dans leur contexte « conjoint, fusion ». Une fusion qui a donné naissance à une création inspirée des miroloïs d’Epire, ces lamentations chantées pour les funérailles ou lors de départs pour l’exil ou pour un mariage qui éloignent les membres d’une famille. Dans Lamenta, le duo se réapproprie ce rituel en portant son regard sur les différents états traversés par la perte, et électrise une danse énergique et collective qui glisse de sa forme originale vers une forme contemporaine sous influence pop-rock. Au fil du spectacle, l’évocation du deuil, de l’exil et du mariage s’accompagne d’une « métamorphose » sonore, lumineuse et visuelle comme autant de séquences puissantes, évocatrices de l’infinie palette des sentiments humains.
Théâtres en Dracénie Bd G. Clemenceau Draguignan 04 94 50 59 59