Histoire d’O varoise
Les 17 et 18 septembre les journées européennes du patrimoine seront consacrées au patrimoine durable et notamment à l’eau rappelant ainsi la crise hydrique de cet été.
La commission départementale du contrôle hydrique vient de publier son pré bilan de la situation varoise après la crise de cet été ainsi qu’un important état des lieux des eaux varoises dont nous donnons ici quelques impressions de fraîcheur, notamment dans la partie gérée par la métropole TPM
Patrimoine naturel et économique
Avec plus de 9000 km de linéaire cumulés, les rivières et cours d’eau varois représentent une richesse importante. Ils appartiennent au patrimoine naturel mais aussi économique du département. Dans la zone de la Métropole, TPM mène une politique de préservation et de valorisation de ses rivières et cours d’eau digne d’éloge. Elle doit et devra de plus en plus surveiller l’évolution des déséquilibres d’approvisionnements provoqués par le dérèglement climatique qui va affecter les régions du sud de l’Europe.
Qu’il s’agisse de la Reppe, du Las, l’Eygoutier ou du Gapeau ces rivières ont fait cet été l’objet de multiples attentions.
La régulation du Canal de Provence
Partout sur les communes se faufilent des rivières, des fleuves, des béals, et cours d’eau. C’est ainsi que le territoire possède de belles terres fertiles mais c’est aussi grâce au canal de Provence qui a largement permis d’améliorer la qualité des produits agricoles et horticoles dont la réputation dépasse le département. Autrefois, ces cours d’eau étaient utilisés pour alimenter les moulins, les terres agricoles…
Aujourd’hui, les eaux très poissonneuses de ces rivières et des étangs font le bonheur des enfants. Les rivières et cours d’eau varois constituent par ailleurs un vivier de nombreuses espèces aquatiques d’intérêt patrimonial qui ont besoin de se déplacer en permanence pour se nourrir, se reproduire ou pour vivre.
Des aménagements à taille humaine
À Toulon, en longeant le Las, cette petite rivière méconnue mais si riche on peut s’offrir un petit voyage botanique autour du monde (Le jardin du Las).
À La Crau, blotti au pied du mont Fenouillet, le Gapeau, fleuve dont les rives sont aménagées et entretenues pour le plaisir des yeux, est surveillé pour ses crues meurtrières ou ses étiages de plus en plus inquiétants. (voir vidéo notion de bassin versant exemple le Gapeau).
Le Var pays des sources
Les sources jaillissant des gorges d’Ollioules ont été, depuis le Moyen-Âge, domptées par des canaux connus sous le nom de Béal comme celui des Arrosants qui irriguait les nombreuses exploitations horticoles, alimentait les moulins et les lavoirs et faisaient la richesse de la commune. Un agréable chemin piétonnier longeant le canal des Arrosants serpente la ville. Je me souviens d’avoir fait une sortie avec des élèves le long de ce circuit bucolique.
On n’oubliera pas l’effort des hommes du XVII° siècle pour domestiquer les eaux vives de la Reppe. Le Destel offre également de belles randonnées entre trous de verdure et eaux fraîches. Il a subi lui aussi, une longue domestication que la crise hydrique de cet été a malheureusement malmené.
Bienheureuse La Valette
À La Valette-du-Var, l’eau est omniprésente depuis la Maïre des eaux, une source qui jadis alimentant fontaines, moulins, jardins, cultures maraîchères dès le 17ème siècle et qui continue à les arroser aujourd’hui… En parcourant ces chemins de l’eau on peut encore apercevoir de magnifiques et vénérables carpes. C’est « le délicieux sentier au fil de l’eau » qui part du centre historique jusqu’au jardin remarquable de Baudouvin.
L’horticulture constitue un des fleurons de l’économie varoise. La Région PACA est la 1ère région productrice de fleurs coupées en France. C’est aussi une grosse consommatrice d’eau mais aussi de gaz de chauffage pour les serres.
Elle représente 400 horticulteurs sur le territoire de Toulon Provence Méditerranée dont 350 situés sur le bassin hyérois et 50 sur la commune d’Ollioules induisant 1500 emplois directs et 2000 emplois indirects. Il s’agit donc du plus gros bassin de production en France soit 40 % de la production nationale avec une gamme diversifiée de plus de 100 espèces (gerberas, rose, renoncules, anémones, tulipes…).
Dans un marché très concurrencé par la Hollande, l’Italie, l’Espagne, Israël, mais aussi le Kenya et l’Équateur, le Var se défend avec courage. L’horticulture varoise tente de survivre en mêlant qualité et innovation. Aujourd’hui le Var se démarque par :
- La PBI (la production biologique intégrée),
- Des espèces comme la pivoine « primeure », la giroflée double aux différents coloris… produites dès le mois de mars, contrairement aux autres pays du monde
- La production de fleurs comestibles pour les restaurateurs.
Le territoire de TPM est très structuré dans ce domaine et il existe une véritable synergie entre les partenaires pour le développement des entreprises. L’horticulture est encore dans cette zone un travail artisanal comparé à la plupart de ses concurrents. Il faut espérer que l’évolution du climat local n’affecte pas trop cette activité économique originale et patrimoniale.