L’Avare de Molière L’appât du gain est une maladie sociale
Jeudi 29 Vendredi 30 Septembre et Samedi 1er Octobre à 20h30au Théâtre Liberté avec Michel Boujenah dans une adaptation de Daniel Benoin.
Cupide et autoritaire
Joué pour la première fois théâtre du Palais-Royal en 1668, adapté de La Marmite de Plaute, L’Avare est une comédie en 5 actes et en prose écrite en quelques semaines par Molière en 1668. Si à l’époque la pièce ne rencontre pas le succès attendu, elle n’en demeure pas moins l’une des plus jouées depuis, loin devant Le Misanthrope ou Le Bourgeois gentilhomme. L’Avare fait aujourd’hui partie des grands classiques de Molière. La pièce, met en scène Harpagon, un homme cupide et particulièrement autoritaire avec ses deux enfants qu’il souhaite marier de force. Après Louis de Funès, Michel Serrault ou encore Denis Podalydès, c’est donc Michel Boujenah qui reprend le rôle.
Une version émouvante
La critique parisienne qui s’attendait au pire a été séduite par son interprétation et l’inventivité de la mise en scène. La vision nouvelle d’Harpagon surprendra sans doute le public toulonnais car il est ici présenté comme un homme traversé par la douleur, victime de l’appât du gain et de la peur de le perdre. Déjà à l’époque de Molière les philosophes disaient que l’avarice est une maladie sociale. La soif du chiffre et la passion du tiroir-caisse animent toujours le monde libéral tandis que les pauvres serrent la ceinture.
Un Harpagon victime de son avarice
Dans cette ligne de pensée, la mise en scène de Benoin fait d’Harpagon un homme qui souffre réellement de cette addiction. Ainsi lors de la fameuse tirade « Au voleur, au voleur, à l’assassin, au meurtrier. Justice, juste Ciel. Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. » (Acte IV, Scène VII), Harpagon dit le texte sans hurler, dans la douleur et comme une lamentation.
Une grandeur tragique
Nommé aux Molières 2022 pour son interprétation, Michel Boujenah donne à L’Avare la dimension d’une grandeur tragique où petitesse et pingrerie sont drôles par les furies et l’excès de pulsions inquiétantes. Il décrit une humanité obsédée par la manie obsessionnelle de thésauriser qui relève moins de la condamnation morale que de l’étude clinique de la folie.
Pour voir combien le texte de Molière est éternel sous le soleil !
3 représentations au Théâtre Liberté les 29,30 septembre et samedi 1er octobre.
Réservation en ligne https://theatre-liberte.notre-billetterie.fr/formulaire?dial=sommaireanneeen
Et par téléphone au 09 800 840 40 ou dans un des deux théâtres : au Liberté du mardi au samedi et à Châteauvallon du mardi au vendredi de 11h à 18h.