La place des femmes dans l’histoire
Une trop lente progression vers l’égalité
En cette journée d’hommage aux femmes profitons-en pour faire le point historique sur la place de la moitié de l’humanité au cœur de l’histoire. Le plus objectivement possible.
Pourquoi cette inégalité ?
De la Préhistoire on ne peut rien dire avec certitude. Mais les femmes devaient sans doute subir les contraintes que l’on retrouve chez les grands primates. Faible espérance de vie, grossesses nombreuses, violences diverses. L’homme devait, lui aussi, être plus une proie qu’un chasseur et sans doute la survie de l’espèce était une obsession constante de l’humanité en ces temps obscurs de violences totales.
Les premières civilisations mésopotamiennes voient apparaître les premières différenciations du visage féminin qui s’épanouiront sous les égyptiens. Les grecs les cantonnent dans les Gynécées et les grands philosophes se demandent si elles ont une âme. Avec les romains les choses changent un peu, sous l’influence des Étrusques, la mater familias concurrence le père de famille ; les matrones romaines entrent modestement dans le droit et le mari n’a plus le pouvoir de les exécuter pour adultère. La loi s’impose peu à peu aux coutumes.
Pourquoi une évolution féministe ?
Jésus demande que celui qui est sans faute lui jette la première pierre. Saint Paul a hésité et finalement il admet quelles sont nos sœurs sous la bienveillance de notre père. Le Bouddhisme de l’autre côté du monde leur accorde une reconnaissance que l’Afrique a déjà admise dans ses coutumes.
Au Moyen-Age européen l’amour courtois lui ouvre les portes du respect masculin (surtout dans la noblesse) Les chevaliers se meurent d’amour pour elles. La loi salique pourtant les éloigne du pouvoir comme des héritages. Toujours tout pour les hommes, les frères, les époux !
Pourquoi les femmes entrent dans l’Histoire du monde ?
La Renaissance est un peu plus égalitaire, Michelet évoque des personnalités féminines de premier plan, Jeanne d’Arc, Margueritte de Navarre, Louise Labé… Elles s’instruisent et se mettent aux arts majeurs, peintures, littératures, philosophies, théâtres. La Chine et l’Inde également se piquent de féminisme avec l’apparition des cours princières. La Musique africaine signale des exemples de chanteuses et poétesses.
En Europe le XVIIème siècle est celui de la femme instruite et Molière s’en moque dans les Précieuses ridicules. Des grandes reine tiennent le Monde Elisabeth en Angleterre, Catherine en Russie. Mais dans les campagnes et les villes rien ne change vraiment !
Au XVIII°, cas unique dans l’histoire, les mœurs évoluent plus vite que les lois. L’Ancien régime leur accorde presque ce que la Révolution Française leur interdira en guillotinant Olympe de Gouges. Au XIX siècle les femmes peuvent compter sur les romantiques qui les placent au centre (mais toujours sans représentation légale) Hugo, Berlioz, Verdi en font des héroïnes solaires. L’Opéra les adore. Wagner en fait les compagnes des héros morts à la guerre, les Walkyries.
Pourquoi le XXeme siècle ?
Pourtant c’est le XXeme siècle qui verra les premières lois favorables aux femmes dans le monde entier. D’abord en Angleterre puis en France, Italie, Allemagne. Le reste suivra au-delà de l’Atlantique. Au XXe siècle, les femmes occidentales ont massivement abandonné la ferme ou l’atelier familial pour travailler dans le salariat, non plus subordonnées à leur père ou leur époux mais à un patron ou un contremaître, à rang égal avec leurs frères ou leur époux. Elles ont aussi vu leur statut progresser comme jamais auparavant : égalité des droits, moyens contraceptifs etc. Ces opportunités ont changé pour de bon les rapports entre hommes et femmes, du moins dans les sociétés occidentales.
Pourquoi Simone de Beauvoir ?
Simone de Beauvoir écrit Le Deuxième sexe en 1949. Cet ouvrage est rapidement devenu le livre de référence pour le mouvement féministe mondial. Dans cet essai, Simone de Beauvoir refuse l’infériorité naturelle de la femme. Selon elle, « on ne naît pas femme, on le devient». Elle définit également ce qu’est le genre féminin, tel que décrit dans les différentes théories scientifiques et sociales. Elle dresse ensuite la liste des obstacles qui se dressent dans la vie des femmes. La solution, pour cette philosophe féministe, se trouve dans le travail : « C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut lui garantir une liberté concrète ».
Toutefois, l’Histoire nous enseigne que rien n’est jamais acquis…
Pourquoi le 8 mars ?
La Journée internationale des droits des femmes trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle, en Europe et aux États-Unis, réclamant des meilleures conditions de travail et le droit de vote. C’est en 1975, lors de l’Année internationale de la femme, que l’Organisation des Nations Unies a commencé à célébrer la Journée internationale des femmes le 8 mars.
Le 8 mars est une journée de rassemblements à travers le monde et l’occasion de faire un bilan sur la situation des femmes. Traditionnellement les groupes et associations de femmes militantes préparent des événements partout dans le monde pour : fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications, améliorer la situation des femmes
C’est aussi l’occasion de mobiliser en faveur des droits des femmes et de leur participation à la vie politique et économique.
Les Nations Unies définissent chaque année une thématique différente. Pour l’édition 2023 ce thème est : « Pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes » Ce thème est associé au thème prioritaire de la 67e session de la Commission de la condition de la femme (CSW-67), à savoir « L’innovation, le changement technologique et l’éducation à l’ère du numérique pour réaliser l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles« .
Dont acte ! Bonne journée à toutes ! Vite sur les ordinateurs ! Il y a encore des Bastilles à prendre !