Les choix d’Opéravenir
Vers les grands Festivals de la région Aix en Provence et les Chorégies d’Orange
L’association varoise Opéravenir propose des sorties musicales associatives aux mélomanes du département au départ de Toulon vers Aix en Provence et les Chorégies d’Orange.
Les inscriptions sont ouvertes dès maintenant car les structures musicales, très sollicitées par des publics du monde entier, exigent des engagements à la mi-mars.
Les choix sont dictés par l’intérêt musical des œuvres, des interprètes ou des orchestres. Opéravenir propose donc 5 déplacements en car du 5 au 24 juillet.
Le 5 juillet au Théâtre de l’Archevêché L’Opéra de Quat’ sous de Brecht et Weill
L’ouverture du Festival d’Aix prend un tour exceptionnel cette année : après Mahagonny (2019), la scène de l’Archevêché accueille, pour la première fois, la troupe de la Comédie-Française sous la direction de Thomas Ostermeier pour une autre œuvre mondialement célèbre de Weill et Brecht, L’opéra de quat’sous. Revue anarchiste bariolée, collage grinçant de chansons entêtantes et de rythmes dansants, cette parodie d’opéra dynamite un genre réputé bourgeois à l’heure de l’essor des musiques populaires ; elle décrit en termes sarcastiques la république de Weimar, période de confusion morale et politique qui n’est pas sans annoncer la nôtre.
Avec Maxime Pascal à la tête d’une dizaine de multi-instrumentistes virtuoses du Balcon, c’est la version de la création – plus percutante et conforme à la volonté de Weill – qui sera redonnée pour la première fois à la scène, augmentée de quelques pages inédites et dans une nouvelle traduction conçue en étroite collaboration avec l’équipe artistique.
Le 10 juillet au Grand Théâtre de Provence Wozzeck d’Alban Berg
Wozzeck, un brave soldat bouc émissaire de tout un système social oppressant et humiliant, tue sa maîtresse par jalousie puis se suicide.
Le dramaturge romantique Büchner en brosse le portrait saisissant aux premières heures de l’industrialisation : un mouvement implacable de chosification des êtres qui se parachève avec la boucherie de la Première Guerre mondiale et le dolorisme sociétal dont l’opéra de Berg est à sa manière l’écho post-traumatique, tout autant qu’il prophétise notre monde à venir.
Pour sa troisième venue au Festival, Simon McBurney saisit la dernière minute de Wozzeck, à l’instant où il se noie, pour faire surgir la remémoration de ses obsessions. Sir Simon Rattle retrouve le London Symphony Orchestra à la tête d’une distribution de premier ordre ; Christian Gerhaher met toute sa science de Liedersänger au profit d’une incarnation aussi subtile que déchirante du rôle-titre, devenu un mythe de notre temps.
Le 17 juillet au Grand Théâtre de Provence Otello de Verdi avec Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier
Le plus grand ténor de sa génération fait ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence dans l’un des rôles les plus complets et exigeants de tout le répertoire. L’avant-dernier chef-d’œuvre de Verdi, d’après Shakespeare, file d’une traite des fracas de la tempête initiale au baiser murmuré de l’agonie finale, laissant le poison de la jalousie faire rapidement son œuvre dans l’âme du Maure Otello, manipulé par Iago au détriment de la belle Desdémone.
Jonas Kaufmann et Ludovic Tézier – sans conteste le meilleur baryton verdien actuel – sont réunis dans cette œuvre et incarnent ces rôles pour la première fois en France. Ils sont rejoints par Maria Agresta, l’une des plus belles voix d’Italie. De retour après le succès personnel qu’il a remporté dans Moïse et Pharaon l’été dernier, Michele Mariotti dirige les musiciens de l’Opéra de Naples au grand complet. Terreur et pitié, amour et jalousie, passion et vengeance. Verdi à l’incandescence.
Le 22 juillet au Théâtre du Jeu de Paume Picture a day like this de George Benjamin création mondiale
Onze ans après le succès historique de Written on Skin, George Benjamin revient au Festival pour un nouvel opéra en un acte : un conte universel aux couleurs mobiles, où le flux de la musique épouse celui de la vie ; une fable initiatique sur la nature humaine et la découverte de soi. Il retrouve pour la quatrième fois son auteur préféré Martin Crimp ; Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma assurent la mise en scène – avec une installation vidéo de Hicham Berrada. Le compositeur dirige cinq jeunes chanteurs, Marianne Crebassa en tête, et le Mahler Chamber Orchestra, qui fête à cette occasion ses vingt-cinq ans.
Le 24 juillet aux Chorégies d’Orange Récital de Anna Netrebko et Yusif Eyvazov
Les deux plus grandes stars actuelles de l’opéra, la soprano Anna Netrebko et le ténor Yusif Eyvazov, feront leurs débuts cet été aux Chorégies d’Orange. Unique occasion d’entendre, dans la nuit du Théâtre antique, ce couple maintenant légendaire, qui se donne tout entier au beau chant et à l’amour à la scène comme à la passion du jeu. Accompagnés pour l’occasion par le baryton Elchin Azizov et les musiciens de l’Orchestre philharmonique de Nice, ils seront placés sous la baguette de Michelangelo Mazza. Une soirée de gala consacrée aux grands airs, duos et trios de Giuseppe Verdi. Un événement exceptionnel pour clore l’édition 2023 des Chorégies d’Orange.