La Famille Mozart s’installe à l’Opéra de Toulon
Le vendredi 2 décembre concert intéressant programmé par l’Opéra de Toulon et proposé au public dans une distribution de qualité jeune et féminine, Lucie Leguay à la direction et Marie Vermeulen au piano accompagnée par l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon.
Le fil rouge est l’appartenance à la famille Mozart avec des pages de Franz Zaver, le petit fils, Léopold, le père et Wolfgang Amadeus le génial fils.
Une perle praguoise
Une écoute attentive du programme montrera évidemment l’apparition d’un génie parmi une famille de bons musiciens. D’ailleurs il serait un peu cruel de tenter de faire la comparaison entre la lumineuse symphonie Prague et le reste du programme qui comporte néanmoins beaucoup de charmes et de métier.
Du Père, Leopold Mozart, la Symphonie Eisen D15 ouvrira la soirée : Allegro Andante non poco. Presto. C’est une œuvre bien écrite, galante et sympathique d’une légèreté toute rococo qui aurait sans doute sombré dans l’oubli sans le nom de Mozart qui lui est accolé.
Le père, Le fils, le petit fils et le saint esprit de la musique
De Franz Zaver Mozart fils 1818 le concerto pour clavier N° 2 sera interprété par Marie Vermeulen sous la direction de Lucie Leguay et l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon. Franz Xaver Wolfgang Mozart 26 juillet 1791 – 29 juillet 1844, également connu sous le nom de Wolfgang Amadeus Mozart fils, était le plus jeune enfant survivant du couple Mozart. Compositeur, pianiste, chef d’orchestre et professeur de la fin de la période classique dont le style musical d’un romantisme précoce, fut fortement influencé par la dernière manière de son père, le savoir-faire mais le génie en moins. On peut imaginer la pression sur cet homme pendant toute sa courte vie. C’est difficile d’être le fils d’un génie ! Malgré tout le concerto présenté possède un certain souffle et son lyrisme romantique surprendra le public. Il ne déshonore pas le nom de Mozart ! (vidéo)
Enfin la deuxième partie sera consacrée à la Symphonie Prague de Wolfgang Amadeus (1756-1791) datant de 1786. Un vrai petit chef d’œuvre de force et de sensibilité. Symphonie portée par « une gravité attentive et une ardeur de vivre », cette œuvre en ré est bâtie curieusement pour l’époque ; elle est construite seulement en 3 mouvements sans menuet et la symbolique maçonnique y est omniprésente.
Défendre un air de famille
Les interprètes auront la responsabilité de défendre cet air de famille avec tout leur talent. Révélée à l’occasion de sa distinction au premier Tremplin pour Jeunes Cheffes d’Orchestre à la Philharmonie de Paris en 2018, Lucie Leguay poursuit une carrière éclectique lui permettant d’aborder un très large répertoire. Depuis 2019 elle assiste de grands chefs d’orchestre tels que Mikko Franck à l’Orchestre Philharmonique de Radio France, Matthias Pintscher à l’Ensemble intercontemporain et à l’Orchestre National d’île de France, Alexandre Bloch à l’Orchestre National de Lille et Arie Van Beek à l’Orchestre de Picardie. C’est un des grands espoirs féminins dans la direction d’orchestre.
La jeune pianiste Marie Vermeulin, se forme auprès de Marie-Paule Siruguet au Conservatoire de Boulogne, Hortense Cartier-Bresson au CNSMD de Lyon et se perfectionne auprès de Lazar Berman et Roger Muraro. En 2004, elle remporte le 1er Prix du Tournoi International de Musique de Rome et en 2006, le 2e Prix au Concours International Maria Canals de Barcelone, puis en 2007 le 2e Prix du Concours International Olivier Messiaen de Paris.
Concert présenté par le corniste et musicologue Joël Nicod